La mobilité fait partie intégrante de notre quotidien. Que ce soit pour les loisirs ou pour le travail, nous nous déplaçons fréquemment. Cela a notamment des effets sur la consommation d’énergie dont les transports représentent la part dominante, à savoir 38% du marché suisse, devant les ménages et l’industrie. Comme la mobilité s’alimente environ à 95% avec des produits pétroliers, elle représente 64% de la consommation suisse dans ce domaine. Au nombre des effets négatifs figurent notamment le recours à des ressources d’énergie limitées, ainsi que le bruit et les rejets de polluants et de gaz à effet de serre. Les transports étaient ainsi à l’origine de 32% des émissions de CO2.
Davantage de véhicules
Le parc des véhicules automobiles a fortement augmenté en Suisse ces dernières années. S’il comptait quelque 3,55 millions d’unités en 2000, il a atteint un pic de 4,62 millions en 2019, soit un accroissement de 30%. La population résidente a quant à elle augmenté d'eviron 18% au cours de la même période.
Une priorité pour la Stratégie énergétique 2050
L’accroissement du nombre de véhicules et des émissions produites témoigne de l’importance du trafic individuel motorisé. En 2015, la moyenne des kilomètres parcourus quotidiennement était de 37 par habitant, soit 5 % de plus qu’en 2000. L’essentiel de ces déplacements concerne le trafic individuel motorisé (65 % en 2015). C’est donc dans ce secteur qu’il faut agir prioritairement pour atteindre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050.
Progrès technologiques
Le rejet moyen de CO2, qui est de 204 g/km en 2000, a reculé à 138 g/km en 2019, soit une baisse de 32 %. La consommation moyenne, tous carburants confondus (exprimée en équivalents essence) suit une courbe analogue : elle a diminué dans le même temps de 27 %, passant de 8,47 à 6.18 l/100 km. Le recul de la consommation de carburant et la diminution des rejets de CO2 des nouveaux modèles d’automobiles découlent notamment des progrès réalisés dans la motorisation conventionnelle. Grâce au downsizing, à la technologie turbo, aux moteurs hybrides et à d’autres avancées comme le dispositif automatique d’arrêt et de démarrage, la consommation moyenne des véhicules d'essence et de diesel a régulièrement diminué au cours des dix dernières années jusqu'en 2017. En 2017, il y a eu une légère augmentation qui s'est poursuivie en 2018 et 2019. Cette augmentation s'explique par la part croissante de véhicules à traction intégrale et par la baisse du nombre de véhicules diesel. En outre, les valeurs mesurées déterminées dans des conditions de mesure plus réalistes du nouveau procédé WLTP et calculées selon le NEDC peuvent avoir entraîné une légère augmentation des émissions de CO2 pour certains véhicules. Dans le même temps, il a été possible de réduire légèrement l'écart de consommation réelle, qui est passé à plus de 40 % ces dernières années.
Nouveaux systèmes de motorisation
Le nombre de véhicules nouvellement immatriculés utilisant des carburants alternatifs augmente chaque année. En 2019, leur nombre (véhicules hybrides inclus) atteignait plus que 40'000. Malgré leur part modeste d’environ 13 % du parc annuel de véhicules neufs, ils contribuent à la baisse de la consommation et surtout à celle des rejets de CO2. La proportion de véhicules électriques est de 5,6 % (année précédente 3,2 %). Cela inclut tous les véhicules rechargeables, c'est-à-dire les vehicules purement électriques à batterie (part: 4,2%) ainsi que les hybrides rechargeables et les véhicules avec des unités pour augmenter l'autonomie (prolongateur d'autonomie) avec une part de 1,4%. Les fabricants ne cessent de diversifier leur parc et proposent une gamme de plus en plus vaste de véhicules à mode de propulsion non conventionnel dont la popularité s’accroît.
Rôle clé du comportement de l’acheteur
Le client joue un rôle déterminant dans l’atteinte des objectifs de la Stratégie énergétique, car c’est en fin de compte lui qui décide d’acquérir un certain véhicule, avec une technologie spécifique. En 2019, 51,3 % des automobiles nouvellement immatriculées avaient quatre roues motrices (2004: 21 %). La multiplication de l’offre de tels modèles semble avoir éveillé chez bien des clients le besoin d’en posséder un, malgré la consommation accrue liée à ce choix. Il s’agit donc avant tout de sensibiliser les acheteurs afin qu’au moment déterminant, ils attribuent plus de poids à l’efficacité énergétique. Voilà pourquoi l’étiquette énergie est un instrument important qui invite le client à comparer les véhicules entre eux.
Prescriptions sur le CO2 et Stratégie énergétique 2050
Les prescriptions concernant les émissions de CO2 appliquées aux importateurs d’automobiles constituent un outil clé pour influer sur la consommation des véhicules et leurs rejets de CO2. A l’instar de l’UE, la Suisse a introduit en juillet 2012 des prescriptions concernant les émissions de CO2 applicables aux véhicules de tourisme neufs. A l’horizon 2020, les importateurs sont tenus de réduire les émissions de CO2 des automobiles nouvellement immatriculées à 95 grammes au kilomètre, dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050 – que le peuple suisse a accepté par une majorité de 58.2% en votation le 21 mai 2017